Quelle analyse faites-vous de la coopération entre le Maroc, par ricochet l’Afrique, et l’Europe en cette période de Coronavirus ?
La situation inédite imposée par la pandémie du Covid-19 a bouleversé les priorités au niveau international. Pour le partenariat euro-africain le contexte actuel constitue un moment de réflexion sur les défis qui pèsent sur chacun des deux continents. La Covid-19 a relevé les vulnérabilités socio-économiques des pays africains et a mis en exergue les incohérences politiques et économiques entre les Etats membres de l’Union Européenne. Ces enjeux internes impactent fortement le partenariat entre l’Afrique et l’Europe.
Toutefois, celle-ci a fait preuve de solidarité en consacrant d’importants fonds (14 milliards d’euros) à l’aide aux pays en difficulté, dont une majorité se trouve en Afrique. Il convient de noter qu’il s’agit de fonds déjà alloués dans le cadre de l’action extérieure de l’UE même avant le déclenchement de la crise.
Cependant, cette flexibilité dans la réallocation des fonds demeure louable et permet de dépasser la rigidité bureaucratique incompatible au contexte de la crise actuelle. Le Maroc a bénéficié de 450 millions d’euros pour répondre aux besoins budgétaires exceptionnels occasionnés par la pandémie. Le Maroc est une bonne illustration de la manière dont l’aide extérieure peut servir des domaines prioritaires spécifiques dans les pays bénéficiaires.
Votre institution a organisé, la semaine dernière, un webinaire sur le rôle de l’Afrique du Nord dans la dynamique Europe et l’Afrique subsaharienne. Que peut on retenir à ce sujet ?
Effectivement, le Policy Center for the New South en partenariat avec la Konrad Adenauer-Stiftung ont organisé cet événement virtuel, afin de mettre en exergue le rôle des Etats de l’Afrique du Nord dans le partenariat Europe-Afrique. D’ailleurs, il s’agit d’un effort que le Policy Center for the New South engage depuis des années, dans le but de croiser les perspectives des différents acteurs européens et africains sur la question migratoire.
Le dernier événement de ce genre date de novembre 2018, lorsqu’on a initié le séminaire de haut niveau « Migration : réconcilier les visions du Nord et du Sud » en préparation de notre participation au Pacte Mondial sur les Migrations à Marrakech.
Partant, l’Afrique du Nord est naturellement amenée à jouer un rôle crucial dans les relations entre l’Afrique et l’Europe.
La problématique de l’immigration est toujours posée dans les relations entre l’Afrique et l’Europe. Est-ce une nouvelle approche ou un nouveau paradigme sont possibles pour juguler ce fléau ?
L’immigration est un sujet classique toujours présent dans le dialogue entre l’Europe et l’Afrique. Après des années d’incompréhension et de tensions autour de la question, il y a un intérêt commun de converger vers une approche exhaustive. En 2015, l’Union Européenne a mis en place le « Fonds fiduciaire d’urgence de l’Union européenne pour l’Afrique » pour traiter les causes profondes de l’immigration.
Il s’agit là de reconnaître que la migration illégale est un symptôme de plusieurs malaises économique, politique et social, qu’il convient d’adresser dans un cadre de partenariat exhaustif. Du côté africain, un agenda africain pour la migration et le développement est en phase de conception. Le Maroc coordonne l’effort de l’Union Africaine dans ce sens.
Que peut-on s’attendre du Sommet Europe-Afrique prévu courant octobre à Bruxelles ?
Il a été décidé de reporter le sixième Sommet Union Européenne- Union Africaine initialement prévu pour le 28-29 de ce mois à une date ultérieure en 2021. Le contexte actuel va certainement chambouler les priorités en faveur davantage d’investissements dans les secteurs de la recherche scientifique, un domaine qui fait actuellement défaut à la coopération Europe-Afrique. En mars dernier la Commission Européenne a publié sa stratégie de partenariat avec l’Afrique. Une stratégie qui s’articule autour de quatre axes : la transition verte, la transformation digitale, le développement soutenable, la paix et la gouvernance et enfin la migration et la mobilité. Ces axes demeurent prioritaires mais il convient de les compléter par d’autres impératifs de relance économique afin de répondre au contexte du Covid-19.
Covid-19 va-t-elle irrémédiablement changer la donne ?
Il est encore tôt de se prononcer sur les implications du Covid-19 sur l’immigration. Toutefois, il faudra s’attendre à plus de pression migratoire sur le moyen et le long terme. Cette pression est notamment le résultat du durcissement des conditions de vie dans les pays les moins développés qui ne disposent pas des systèmes de protection sociale capable de limiter les effets de la crise actuelle. Il est ainsi important d’anticiper ces pressions migratoires et de réfléchir aux solutions innovantes pour maintenir un équilibre entre le besoin en mobilité et les contraintes sanitaires et économiques qui pèsent dans le contexte actuel.
La situation inédite imposée par la pandémie du Covid-19 a bouleversé les priorités au niveau international. Pour le partenariat euro-africain le contexte actuel constitue un moment de réflexion sur les défis qui pèsent sur chacun des deux continents. La Covid-19 a relevé les vulnérabilités socio-économiques des pays africains et a mis en exergue les incohérences politiques et économiques entre les Etats membres de l’Union Européenne. Ces enjeux internes impactent fortement le partenariat entre l’Afrique et l’Europe.
Toutefois, celle-ci a fait preuve de solidarité en consacrant d’importants fonds (14 milliards d’euros) à l’aide aux pays en difficulté, dont une majorité se trouve en Afrique. Il convient de noter qu’il s’agit de fonds déjà alloués dans le cadre de l’action extérieure de l’UE même avant le déclenchement de la crise.
Cependant, cette flexibilité dans la réallocation des fonds demeure louable et permet de dépasser la rigidité bureaucratique incompatible au contexte de la crise actuelle. Le Maroc a bénéficié de 450 millions d’euros pour répondre aux besoins budgétaires exceptionnels occasionnés par la pandémie. Le Maroc est une bonne illustration de la manière dont l’aide extérieure peut servir des domaines prioritaires spécifiques dans les pays bénéficiaires.
Votre institution a organisé, la semaine dernière, un webinaire sur le rôle de l’Afrique du Nord dans la dynamique Europe et l’Afrique subsaharienne. Que peut on retenir à ce sujet ?
Effectivement, le Policy Center for the New South en partenariat avec la Konrad Adenauer-Stiftung ont organisé cet événement virtuel, afin de mettre en exergue le rôle des Etats de l’Afrique du Nord dans le partenariat Europe-Afrique. D’ailleurs, il s’agit d’un effort que le Policy Center for the New South engage depuis des années, dans le but de croiser les perspectives des différents acteurs européens et africains sur la question migratoire.
Le dernier événement de ce genre date de novembre 2018, lorsqu’on a initié le séminaire de haut niveau « Migration : réconcilier les visions du Nord et du Sud » en préparation de notre participation au Pacte Mondial sur les Migrations à Marrakech.
Partant, l’Afrique du Nord est naturellement amenée à jouer un rôle crucial dans les relations entre l’Afrique et l’Europe.
La problématique de l’immigration est toujours posée dans les relations entre l’Afrique et l’Europe. Est-ce une nouvelle approche ou un nouveau paradigme sont possibles pour juguler ce fléau ?
L’immigration est un sujet classique toujours présent dans le dialogue entre l’Europe et l’Afrique. Après des années d’incompréhension et de tensions autour de la question, il y a un intérêt commun de converger vers une approche exhaustive. En 2015, l’Union Européenne a mis en place le « Fonds fiduciaire d’urgence de l’Union européenne pour l’Afrique » pour traiter les causes profondes de l’immigration.
Il s’agit là de reconnaître que la migration illégale est un symptôme de plusieurs malaises économique, politique et social, qu’il convient d’adresser dans un cadre de partenariat exhaustif. Du côté africain, un agenda africain pour la migration et le développement est en phase de conception. Le Maroc coordonne l’effort de l’Union Africaine dans ce sens.
Que peut-on s’attendre du Sommet Europe-Afrique prévu courant octobre à Bruxelles ?
Il a été décidé de reporter le sixième Sommet Union Européenne- Union Africaine initialement prévu pour le 28-29 de ce mois à une date ultérieure en 2021. Le contexte actuel va certainement chambouler les priorités en faveur davantage d’investissements dans les secteurs de la recherche scientifique, un domaine qui fait actuellement défaut à la coopération Europe-Afrique. En mars dernier la Commission Européenne a publié sa stratégie de partenariat avec l’Afrique. Une stratégie qui s’articule autour de quatre axes : la transition verte, la transformation digitale, le développement soutenable, la paix et la gouvernance et enfin la migration et la mobilité. Ces axes demeurent prioritaires mais il convient de les compléter par d’autres impératifs de relance économique afin de répondre au contexte du Covid-19.
Covid-19 va-t-elle irrémédiablement changer la donne ?
Il est encore tôt de se prononcer sur les implications du Covid-19 sur l’immigration. Toutefois, il faudra s’attendre à plus de pression migratoire sur le moyen et le long terme. Cette pression est notamment le résultat du durcissement des conditions de vie dans les pays les moins développés qui ne disposent pas des systèmes de protection sociale capable de limiter les effets de la crise actuelle. Il est ainsi important d’anticiper ces pressions migratoires et de réfléchir aux solutions innovantes pour maintenir un équilibre entre le besoin en mobilité et les contraintes sanitaires et économiques qui pèsent dans le contexte actuel.
Propos recueillis
par Wolondouka SIDIBE
par Wolondouka SIDIBE